Nous sommes près de huit milliards d’habitants sur Terre, jouissant d’une égalité presque parfaite entre les hommes et les femmes. Pourtant, d’après une étude Ipsos, sur les 500 plus grandes entreprises mondiales, seul 3% des PDG sont des femmes. Dans notre société, la gent masculine semble détenir la position de force ; occupant les emplois les plus prestigieux et profitant de salaires souvent plus élevés que ceux des femmes, à travail égal. Cette distinction avait du sens il y a des milliers d’années, à l’époque où la force physique était un signe de puissance, l’une des vertus essentielles et l’aptitude la plus importante à développer. Les hommes, souvent plus forts physiquement étaient alors les plus à même de diriger. Aujourd’hui, cette logique n’a plus lieu d’être et le plus légitime sera celui doté d’un esprit créatif, innovant, charismatique et à l’écoute. Le plus légitime sera autant un homme qu’une femme. Certes, nous avons évolué, nos sociétés se sont développées et les femmes ont aujourd’hui considérablement plus de droits qu’il y a quelques décennies.
Cependant, l’idée de genre semble figée dans un passé dont elle a du mal à se libérer.
Une parité croissante
En 1906, Alice Perry est la première femme à obtenir un diplôme d’ingénieur en Europe. En 2020, plus d’un siècle plus tard, les femmes ne représentent que 28% des effectifs en école d’ingénieur selon la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs).
Chez Junior ISEP, avec le recrutement de notre nouvelle équipe nous arborons fièrement une parité quasi parfaite avec 42% de jeunes ingénieures ! Les mandats précédents dépassaient rarement les 20% de filles ; ce nombre marque donc une belle évolution, signe que la mixité s’affirme petit à petit dans ce domaine.
Il faudra tout de même attendre 2019 pour que l’Académie Française accepte la féminisation des noms de métiers. En effet, avant cette date, la féminisation des professions était contraire « aux règles ordinaires de dérivation » et constituaient « de véritables barbarismes » !
Et pourtant, nombre d’études le prouvent, la mixité au sein des groupes n’est pas qu’une question de quota, cela apporte un réel impact positif sur nos performances ! Avec différentes manières de penser et de travailler, les hommes et les femmes ne fonctionnent pas forcément de la même façon. Combiner ces forces permet alors de créer une certaine harmonisation au sein des équipes ; d’où l’importance que la parité se développe de plus en plus.
Alors d’où viennent de telles disparités ? Pourquoi certains domaines comptent si peu de femmes ?
Les stéréotypes ont la vie dure. Chez Junior ISEP, nombreuses sont les filles ayant eu le droit à certaines réflexions, des clichés infondés et pourtant très répandus.
« Ah tu es en école d’ingénieur ? Ça ne se voit pas, d’habitude elles sont plutôt négligées »
Soi-disant une femme ne peut pas être à la fois ingénieure et apprêtée.
Ces réflexions se retrouvent jusqu’au marché du travail. Blagues sexistes ou encore remarques sur une tenue professionnelle sont autant d’actions qui cultivent les disparités et auxquelles il faut réagir.
En effet, quand une femme se prépare pour une réunion, pour peu que sa robe soit un peu trop près du corps, que son allure soit un peu trop féminine ou que son décolleté soit un peu trop plongeant, elle fera peut-être l’objet de certaines réflexions (pas forcément négatives, mais des réflexions quand même). Un homme, lui, n’aura pas à se soucier de paraître trop masculin.
Tous ces stéréotypes, toutes ces blagues et ces réflexions n’ont pas lieu d’être. Bien qu’elles soient la plupart du temps évoquées sur le ton de l’humour et sans mauvais fond, ces maladresses participent au maintien des inégalités et entretiennent des idées ancrées auprès des plus ou moins jeunes.
Changeons les mentalités
Depuis plusieurs années, l’ISEP est engagée avec « elles bougent », une association qui lutte pour plus de mixité dans les études scientifiques. Clara Dikita, Vice-Présidente de Junior ISEP en 2016, s’est engagée dans ce mouvement pour faire bouger les mentalités durant son mandat. Confrontée à des classes scientifiques qui ne comptaient que très peu de filles au lycée, Clara s’est sensibilisée aux problématiques de parité. En arrivant à l’ISEP, elle décide donc de s’engager et d’apporter sa pierre à l’édifice.
En devenant marraine, Clara est devenue ambassadrice, une voix féminine au niveau des filiales techniques et ingénieures dans les lycées. Lors de différents événements, elle avait alors l’occasion de présenter son parcours, de rassurer et surtout de transmettre cette envie de rejoindre des métiers scientifiques. Avec des témoignages comme celui de Clara, les lycéennes sont sensibilisées, découvrent les carrières possibles et se rendent compte que, non il ne faut pas forcément être féru de code ou d’informatique pour s’épanouir en école d’ingénieur. En étant proche des étudiantes, les marraines ont ce pouvoir de démystifier les carrières techniques, d’encourager et d’intéresser les générations futures à se lancer dans des domaines qui sont encore trop vu comme « réservés aux garçons ».
Suivant cet exemple inspirant, une partie de l’équipe de Junior ISEP a également rejoint le mouvement en devenant marraines de l’association. Chacun à son échelle, c’est par de petites actions que les mentalités évolueront dans le bon sens.
Chez Junior ISEP, tout comme dans le mouvement des Junior-Entreprises ou encore à plus grande échelle, dans les études supérieures, les jeunes filles devraient se sentir concernées par les études scientifiques. Alors incitez vos amies, vos cousines ou vos sœurs, partagez votre expérience et combattez stéréotypes et actions sexistes. Chaque être humain est unique et dispose de compétences différentes. Chaque être humain doit pouvoir choisir sa voie et son métier indépendamment de son genre et sans en subir les conséquences. Des hormones, la barbe, une voix aiguë ou un costume ne devraient rien avoir à faire dedans.
Terminons cet article avec le mot de la fin de notre Alumni ; inspirant, rempli d’espoir et plein de motivation :
« Osez ! Il ne faut pas faire attention aux remarques, il faut apprendre à répondre de manière intelligente. Il est malheureusement possible d’être confrontée à ce type de situations donc quoi qu’il arrive, si on a les capacités pour, il faut foncer ; femme comme homme d’ailleurs ! On ne perd jamais, on apprend toujours. Alors si on a envie de faire quelque chose, il faut foncer ! ».